Galuchat De Grisogono

Voici les dernières couleurs des fameux bracelets en galuchat de chez De Grisogono.

Pour ma part, j'ai un faible pour le violet, avec sa combinaison de diamants foncés. La couleur dans les bijoux est assez rarement exprimée par une surface aussi grande et imposante que celle du galuchat. Ici ce matériau est mis à l'honneur, plutôt dans une optique de design et de bracelet manchette à porter seul ou à deux, un à chaque poignet, dans l'esthétique égyptienne.

L'on peut distinguer deux types de galuchat. Celui à gros grains et celui à petits grains. Celui des gros grains est une raie dont ses grains sont alignés sur son dos et qui vont décroissant vers les bords de la peau. Pour le type des petits grains, l'on utilise la partie ventrale du poisson. Plus pointu que le gros grain, il doit être beaucoup plus poli afin d'être lisse.

Origine du mot galuchat: Jean-Claude Galuchat, gainier du quai de l'Horloge à Paris au XVIIIe siècle, est renommé pour avoir trouvé le moyen d'adoucir et de teinter les peaux de roussette (le poisson). Elle était alors essentiellement teintée verte, le terme galuchat finit par désigner les peaux de roussettes et de raies.

Aujourd'hui la peau peut être teintée de toutes les couleurs, comme les bracelets ci-dessus. La mise en teinte est réalisée par des teintures modernes ou des acides.

L'utilisation du galuchat dans l'histoire: il est utilisé depuis l'Antiquité. Objets dans des tombes égyptiennes, ou encore en Chine, des vêtements sont constitués à partir du poisson. Mais ce sont les Japonais qui ont utilisé la peau de raie bien avant les gainiers européens pour les poignées de leurs sabres ou encore les petites boîtes à médecine accrochées à la ceinture.

La fonction décorative n'est apparue que dans la 2ème moitié du XVIIIè siècle. La marquise de Pompadour est une fan de ces petits objets et étuis recouverts de roussette verte polie. Les effets "exotiques" est apprécié. Les couleurs de teinte de l'époque étaient le vert, le rose ou le gris. Sa provenance orientale en faisait sa rareté et était réservé aux objets les plus luxueux.

Le galuchat était l'un des matériaux favoris des artistes Art Déco de l'entre-deux guerres. 

Le décorateur Paul Iribe (1883-1935) est le précurseur de l'emploi du galuchat dans l'ameublement